Entretien avec Pascal Nouvellon, expert en transition énergétique des flottes utilitaires et CEO de Watèa by Michelin.
Éric Ritter. Quelles sont les particularités des flottes utilitaires ?
Pascal Nouvellon. Les flottes de véhicules utilitaires sont confrontées à la nécessité de s'adapter aux nouvelles réglementations (ZFE, loi LOM) en investissant dans des véhicules plus propres, tels que des véhicules électriques.
Le gestionnaire de flotte doit impérativement s’adapter pour pouvoir continuer à opérer efficacement dans ces zones.
Pour les entreprises, le véhicule utilitaire électrique reste le premier outil de travail et doit par conséquent ne jamais s’arrêter. Ainsi, le passage à l’électrique peut engendrer des craintes, notamment celle de l’autonomie et du coût.
Les besoins en autonomie diffèrent selon les spécificités du métier. Un professionnel du dernier kilomètre qui effectue 80 livraisons de colis par jour en centre-ville n’aura pas les mêmes besoins qu’un professionnel du BTP qui opère en région.
Pour passer sa flotte du thermique à l’électrique, les flottes utilitaires ont besoin d’être accompagnées. C’est le rôle de l’opérateur de mobilité dont la mission est de permettre de passer à l’électrique sans rupture d’activité.
ER. Si les particuliers sont concernés et pénalisés dans leur cas où leur véhicule est trop ancien, comment les entreprises s’y prennent pour être dans les clous ?
PN. Pour répondre aux réglementations, les entreprises doivent entamer la transition de leur flotte vers des véhicules plus propres. Or, passer sa flotte de véhicules thermiques à une flotte électrique peut s’avérer complexe ! Cela engendre une complexité multiple : organisationnelle, financière, technologique et humaine.
Organisationnelle, puisqu’il faut apprendre à opérer différemment. On ne fait plus un plein le lundi matin pour la semaine, on doit désormais piloter sa recharge tout au long de la semaine de différentes manières : recharge publique, recharge sur site, au dépôt, … Sur le plan financier, passer à l’électrique peut s’avérer coûteux. Un véhicule utilitaire électrique coûte plus cher qu’un véhicule utilitaire thermique. Mais sur le long terme, si la transition est bien gérée, une flotte électrique coûtera finalement moins cher qu’une flotte thermique.
Il faut également un accompagnement au changement auprès des chauffeurs souvent habitués à rouler en thermique. Cela nécessite de la formation.
C’est le rôle de l’opérateur de mobilité : rendre la transition énergétique des flottes accessible en réduisant la complexité.
ER. Quel est le rôle de Watèa ?
PN. Watèa by Michelin est un opérateur de mobilité et propose des solutions adaptées aux usages des professionnels. Watèa accompagne les entreprises pour leur permettre de passer à l’électrique sans rupture d’activité.
ER.Voit on arriver des cas problématiques ?
PN. Aujourd’hui, chaque cas d’usage est différent et a sa solution ! C’est là tout le rôle de l’opérateur de mobilité. L’opérateur de mobilité lève les freins liés à l’électrification des flottes comme l’autonomie, l’accompagnement au changement ou même le coût.
Watèa by Michelin accompagne ses clients dans leur transition énergétique sans rupture opérationnelle.
En étudiant les usages en amont, nous pilotons le processus global. Au préalable, nous réalisons un audit de chacune des flottes de nos clients et proposons les véhicules et les solutions de recharge adaptées à leur besoin. Nous fournissons des véhicules électriques à batterie et hydrogène, des solutions de recharge, maintenance & assistance 24/7 et un bouquet de services digitaux permettant de piloter l’autonomie, d’optimiser les coûts et d’augmenter la productivité. Nous nous occupons également de former et d’accompagner les chauffeurs et les gestionnaires de flottes dans la conduite du changement.
Les cas problématiques trouvent toujours leurs solutions !